À ce moment, Adam sentit un mal de tête venir.
Mais il n’avait pas d’autres choix que de rentrer comme ça. Ses blessures ne valaient pas la peine d’aller à un hôpital, et même en y allant l’hôpital appellerait forcément ses parents pour les avertir et pour payer la facture.
Ainsi il valait mieux qu’il se lève seul et qu’il rentre par ses propres moyens.
Il titubait dans les rues silencieuses, évitant son reflet dans les vitrines des boutiques fermées.
De temps en temps, il pouvait apercevoir une voiture volante passer au-dessus de lui.
Il était dommage que même si les voitures passaient lentement et pouvaient aisément remarquer les difficultés d’Adam, pas une seule ne s’arrêta.
Ainsi Adam marchait du mieux qu’il pouvait.
Chaque pas était une épreuve, son corps protestant contre la douleur. Chaque respiration était compliquée, cette dernière provoquant une douleur automatique à chaque inspiration.
Le trajet qui ne devait prendre que 15 minutes en prit finalement plus de 40, mais il poussa un soupir de soulagement en voyant sa maison.
Avant de rentrer, il sortit son téléphone et s’observa rapidement avec le mode selfie.
Son visage était couvert de saleté et de traces de sang séché. Il essuya son visage avec sa manche, puis passa ses mains dans ses cheveux pour tenter de retrouver un semblant d’apparence normale.
Sous le coup d’une impulsion, il prit quelques photos en souriant et en faisant des grimaces.
Puis il regarda les photos.
Clairement il avait une sale gueule.
Mais il était déjà devant chez lui, donc il s’est approché jusqu’à ouvrir la porte en espérant que personne ne le remarque et qu’il puisse directement filer à la douche.
Mais dès que le son d’ouverture de la porte résonna, une voix s’éleva.
« Adam, c’est toi ? » appela sa mère depuis le salon.
Le plan était tombé à l’eau dès la première étape.
« Oui, maman, je suis rentrée. » sa voix était étonnamment calme.
Il arriva rapidement dans le salon où ses parents regardaient la télévision, il n’avait pas le choix puisque c’était sur le chemin pour prendre les escaliers et rejoindre sa chambre.
« T’es rentré tard, tout va bien ? » demanda son père son tout en continuant de regarder le reportage diffusé à la télé.
« Oui, oui, j’ai juste pris un raccourci… et je suis tombé sur des gars un peu agressifs. Mais rien de grave, vraiment. » Adam tenta un sourire, mais son visage crispé trahissait la douleur.
Sa mère, qui elle n'était pas très intéressée par le reportage, tourna le regard vers Adam.
Puis en voyant son apparence elle bondit d’un seul coup, les yeux pleins d’inquiétude.
« Quoi ?! Adam, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es blessé ? »
Il leva les mains, essayant de la calmer.
« Non, non, ils m’ont juste bousculé un peu maman. Je vais bien. »
Mais elle ne le croyait pas. Elle s’approcha pour examiner son visage, découvrant une ecchymose naissante sur sa joue et des égratignures sur ses bras.
Sans parler de l’état désastreux de ses vêtements et du sang séché présent sur tout son corps.
« Adam… » murmura-t-elle, la voix tremblante.
« Qui t’a fait ça ? »
Adam soupira, agacé par l’idée que ses parents pourraient intervenir et empirer les choses.
« Ce n’est rien, juste des abrutis. Je vais monter, prendre ma douche et me reposer, d’accord ? »
Entendant la conversation, son père se leva à son tour.
« Adam, si quelqu’un t’a attaqué, on doit prévenir la police. On ne peut pas laisser ça passer. »
Mais Adam secoua la tête.
« Papa, je te dis que ce n’est rien.»
Il croisa le regard de ses parents, cherchant désespérément à mettre fin à la discussion.
Ses parents semblaient perplexes, mais ils n’insistèrent pas davantage. Il en profita pour monter rapidement les escaliers, et aller à la douche.
De retour au salon, Eva regarda Eric avec de la colère.
« Notre fils à été blessé et toi tu le laisses partir aussi facilement ? »
« Les fils de ma famille Sylvaeri ne sont pas des faibles. Ils doivent apprendre en vivant la réalité de ce monde et simultanément apprendre à se défendre par eux-mêmes contre cette réalité. » répondit Eric en allant s'asseoir sur le canapé pour continuer à regarder le reportage.
« Mais ce n’est qu’un enfant ! » s’exclama Eva avec impuissance.
« Les monstres et les extraterrestres dehors ne font pas la différence entre un adulte et un enfant. Si Adam est un jour confronté à ce genre de chose, il doit conserver un minimum de calme pour au moins courir et augmenter ses chances de survie. C’est la réalité de ce monde. » expliqua calmement Eric.
« Si ton frère n’avait pas été pourri gâté par tes parents, il serait toujours en vie aujourd’hui…» continua-t-il.
« Eric ! » cria Eva de colère.
Son défunt frère n’était visiblement pas un sujet de conversation à aborder à ce moment-là.
Eric regarda légèrement sa femme puis soupira.
« C’est vrai, je n’aurai pas dû en parler. Pardonne-moi. »
Mais Eva n’était pas d’humeur à accepter les excuses de son mari.
Elle prit son paquet de cigarette et son briquet puis elle alla dehors fumer pour se calmer les idées.
Eric la laissa partir tandis qu’il reprit le reportage avec ennui, il n’avait plus le même plaisir qu’avant à le regarder.
De son côté, Adam n’entendit pas la dispute de ses nouveaux parents. Il prit une douche comme prévu et retourna dans sa chambre en portant juste un short et t-shirt décontracté.
Puis il s'effondra dans son lit.
Ses muscles protestaient toujours, et chaque respiration profonde lui rappelait les coups qu’il avait reçus.
Mais il s’en fichait. Pour lui, la douleur physique n’était qu’un rappel.
« Je dois devenir plus fort. Assez fort pour que ce genre de choses n’arrive plus jamais. »
Et comme si Dieu lui répondait, une voix apparut dans son esprit.
[L’âme de l’hôte est désormais complètement intégrée avec le corps.]
[Démarrage du simulateur de vie en cours…]
[Démarrage terminé.]
[Test en cours…]
[Aucune anomalie détectée.]
[Le simulateur de vie est complètement opérationnel.]
[Souhaitez-vous l’activer ?]
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