« Putain, ma fenêtre… » murmura Adam sans voix.
Mais en voyant les yeux remplis de peur de Léo, Adam lui sourit et se dépêcha de courir de descendre les escaliers et sortir dehors à travers la maison.
Il n’avait pas la capacité de sauter d’un étage comme ses parents, mais avec son physique il n’avait aucun problème pour porter son petit-frère de 8 ans et courir avec lui.
L’extérieur était chaotique, la ville en éruption. Des éclats lumineux déchiraient le ciel, et des bruits étranges, terrifiants, s’élevaient dans l’air. La foule était en panique, des gens couraient dans toutes les directions, des cris de terreur déchiraient la nuit.
Adam serra son frère contre lui, le pressant dans ses bras, cherchant à se frayer un chemin à travers la masse en mouvement.
« On va y arriver, Léo, ne t’en fais. » Il murmurait ces mots pour se rassurer lui-même autant que pour apaiser son petit frère.
« Oui, je fais confiance à mon grand-frère. Il me protégera même si un monstre nous attaque. » répondit Léo d’un ton doux.
Cela donna de la force à Adam, qui semblait ressentir moins de poids dans ses jambes.
Lorsqu’un humain avait peur, il était courant que le corps réagisse mal. Il était plutôt bien dans la situation d’Adam de pouvoir courir de façon relativement naturelle.
« Bien sûr. »
Ils traversèrent des rues dévastées, contournant des débris, des bâtiments en feu, fuyant l’horreur qui se répandait dans la ville.
Des coups de feu résonnaient dans toute la ville.
Même si c’était une époque extraordinaire, la plupart des personnes n’arrivaient pas à devenir des guerriers de toute leur vie, dont les soldats.
Ainsi les armes à feu et les véhicules armés restaient un moyen très puissant pour se défendre face aux créatures de bas niveaux.
Mais face aux créatures massives qui se dessinaient au loin, cela ne suffisait visiblement pas.
Adam ne passa pas beaucoup de temps à observer les environs et continua de courir jusqu’à enfin apercevoir les portes d’un abri.
Mais la foule devenait de plus en plus dense, les gens se bousculaient pour entrer. Adam sentit une pression dans son esprit, une angoisse croissante à mesure qu’ils s’approchaient.
S’il n’arrivait pas à entrer, il risquait de se retrouver coincé dehors avec son frère.
Et avec les événements qui se passaient actuellement, ils n’auraient certainement pas une bonne fin en restant dehors.
Dans ce tourbillon de panique, Adam et Léo s'enfonçaient dans la foule, leur progression à peine perceptible. Adam tenait fermement son frère contre lui, sentant la chaleur de son petit corps trembler contre le sien.
« Accroche-toi, Léo, on va y arriver, d’accord ? » murmura-t-il, bien qu’il n’était pas totalement confiant.
« Oui, on va y arriver grand frère. »
Les gens étaient si nombreux, si proches les uns des autres, qu’Adam avait l’impression d’être pris dans un tourbillon humain.
Les corps se heurtaient avec une violence inouïe, comme des vagues déferlantes frappant contre des rochers. Chaque pas était un défi, chaque mouvement une lutte contre la pression de la foule.
Ils arrivèrent bientôt aux portes de l’abri, mais ce qui les attendait n’était pas la sécurité qu’Adam espérait.
La file d’attente s’étendait à perte de vue, et les portes étaient gardées par des soldats qui tentaient tant bien que mal d’organiser l’entrée. Mais à la vue de la foule pressée, ils semblaient dépassés. L’agitation était palpable. Les gens criaient, se bousculaient, essayaient de se faufiler par tous les moyens, comme si la vie elle-même se jouait à travers ces portes.
« Faites attention ! Reculez ! » criait un soldat, tentant de repousser les gens qui essayaient de s’infiltrer. Mais cela ne servait à rien. Les gens se collaient les uns aux autres, forçant la sécurité à s’effondrer sous le poids de la peur collective. La sueur, la terreur, et les cris des réfugiés se mêlaient dans une odeur nauséabonde, celle de la panique pure.
Adam se retrouva coincé dans un étau humain, la pression de la foule contre ses côtés, l’angoisse se lisant dans chaque visage qu’il croisait. Des enfants étaient coincés entre les adultes, pleurant sans pouvoir être réconfortés. Des hommes se battaient pour se frayer un chemin, poussant et hurlant dans une frénésie collective, tandis que des femmes, plus fragiles, se tenaient à l’écart, essayant désespérément de protéger leurs enfants.
Adam sentait la chaleur de la foule, la sueur de son petit frère contre lui, son cœur battant plus fort. La situation devenait de plus en plus insupportable. Il n’arrivait même plus à respirer correctement, la pression autour de lui augmentant à chaque seconde.
Il serra Léo encore plus fort contre lui, son petit frère pleurant maintenant, inquiet, sa voix tremblante d’effroi.
« Grand-frère… je veux pas… je veux pas mourir… »
Ces paroles transpercèrent le cœur Adam, et d’une certaine manière, cela lui fit encore plus mal que son précédent cancer.
Adam essaya de le calmer, mais la panique dans sa poitrine lui serrait la gorge. Il pouvait à peine bouger, à peine respirer.
« Ne t’en fais pas… Tu ne vas pas mourir. » parvint-t-il finalement à lui dire en lui souriant.
«Hum.»
Les portes de l’abri semblaient si proches, mais elles étaient comme un mirage. La foule s’écrasait contre elles, mais l’entrée était trop petite pour permettre à autant de personnes de rentrer rapidement.
Les gardes semblaient se perdre dans leur tâche, et la tension montait.
Au bout de plusieurs longues minutes, Adam sentit sa patience et son énergie s'épuiser. Son regard se fixa sur les portes, espérant qu'elles s'ouvrent, mais rien ne se passait.
La foule devenait de plus en plus agitée, les gens se battant entre eux pour entrer. Des cris, des injures, des coups pleuvaient de tous côtés.
Adam n’avait plus le choix, il devait être plus déterminé que jamais.
« Léo, accroche-toi. » Il tenta de se faufiler un peu plus à l’avant, usant de toute sa force pour se frayer un chemin à travers la masse compacte.
Mais chaque mouvement était un effort surhumain. Il sentait les gens se presser contre lui, les corps se heurter, se serrer, et une peur irrationnelle commençait à l'envahir.
Cette masse de personnes ne semblait pas humaine, juste un amoncellement de chair, de peur, de survie brute. Il y avait comme un sentiment étrange d’effondrement imminent, comme si, à tout moment, cette foule pouvait exploser.
Puis, soudain, un bruit rauque déchira l’air, suivi d’un grondement profond, presque bestial.
C’était le bruit de quelque chose de colossal qui se déplaçait. Le sol vibra légèrement sous le poids d'une créature gigantesque.
Adam tourna la tête instinctivement. Dans l’obscurité de la rue derrière eux, il aperçut des silhouettes monstrueuses se dessiner.
Des formes massives, rugissant et hurlant alors qu’elles s’avançaient doucement vers la foule.
Comments